jeudi 28 juillet 2011

Les mots manquent

Je pense quotidiennement à vous. A vous aussi, bien sûr. Plusieurs fois. Et à vous aussi, chaque jour, une pensée au moins. Pourtant je ne vous écris plus jamais, je vous parle encore moins.

A vous, je pense un peu moins souvent à présent, mais il ne se passe pas de semaine.

Mais toi, non, si tu savais combien j'ai pensé à toi ces derniers mois.

Et comme cela doit t'indifférer, que j'aie pensé à toi, puisque nous ne nous sommes pas vues du tout, et parlé si peu souvent. A quoi sert donc de tant penser à toi si c'est pour mettre tant de délai entre nous ?

Toi qui es à présent alitée, bien maigre consolation, que j'aie eu tant de pensées pour toi.

Ainsi la vie périt par le délai, et chacun meurt, à se priver de plaisir.

mardi 19 juillet 2011

Chat infini

Mon petit chat est parmi les fleurs. Il reste toujours là maintenant.

Mon petit chat est revenu chez nous, après plusieurs semaines. Il est revenu dans une boîte de fer, une poignée de grains blancs déroutants. Ce sont de petits morceaux d'os. Mais le reste, où est-il ? Où sont les cendres de ces si doux poils très courts, des grands yeux absurdes qui mangeaient cette tête minuscule, de ce ventre parfaitement rond, des organes, des veines, de tout cet équilibre d'humeurs qui faisait ce si gentil petit chat ? Est-ce disparu dans les flammes, ou est-ce, tout cela, devenu cendre si rare et si ténue qu'imperceptible parmi ces pauvres petits os ? Où est passé le petit chat ?

Mon petit chat est parmi ces fleurs où je caresse, à présent, un autre chat.

En écrivant ceci je me tire des larmes que je voudrais si abondantes qu'à jamais soient taries toutes celles que je pourrais verser sur ce petit chat. Mais cela n'arrivera pas.

Par ce temps, par cet orage, jamais je n'aurais laissé mon petit chat dehors.

Il vit à présent d'une vie de terre, parmi les aubépines, les violettes, et le muguet.