mardi 24 novembre 2009

15.

Je joue du luth. A nouveau, après plus de dix mois de silence.
Une courte cicatrice sur mon poignet droit, dix mois résumés sur un centimètre et demi.
Hier je l'ai ressorti pour la première fois de son petit cercueil noir. Vingt-quatre cordes silencieuses le temps que mes tendons veuillent bien cesser de hurler.
Un peu de crainte. Qu'il soit devenu comme ces solitaires qui perdent l'usage de leur voix. Elle devient grêle, sèche, fragile, grinçante, inhospitalière.
Mais avant même de l'accorder, un simple effleurement ouvre déjà des mondes. Mon luth, à peine le touche-t-on, résonne comme un caveau, comme une porte d'église, comme l'univers étoilé sous sa table d'harmonie.

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