dimanche 5 avril 2009

13.

Je joue du luth.
Et je viens enfin de trouver de nouvelles basses très harmonieuses pour le thème des Folies d'Espagne sur lequel je brode sans discontinuer ces jours-ci.
Des basses profondes, vibrantes et obscures ce qu'il faut. Alors je les répète inlassablement à mon luth pour les lui faire goûter, je m'enfonce dans ces sonorités hypnotisantes comme dans une très suave et très lointaine méditation. Ce n'est pas trop difficile à jouer. C'est d'une beauté vertigineuse. Je m'en étourdis.
Et c'est précisément ce moment que choisit ma fichue douleur au poignet pour revenir de plus belle.

2 commentaires:

Giusepe a dit…

Ces Folies d'Espagnes méritent bien leur nom. Le pouvoir envoûtant de thème à priori tout simple est fascinant et quelque peu mystérieux.
Certaines mélodies de Praetorius dans le même genre produisent chez moi le même effet.

Pr. Dragon a dit…

Il y a un charme particulier, je trouve, aux mélodies faites avec très peu de notes.
A une époque j'habitais non loin de St-Etienne du Mont. La seconde note était un peu fêlée, très peu, juste assez pour déplacer une harmonie parfaite vers quelque chose de troublant. Je confirme, moi la païenne, j'attendais tous les soirs l'angélus avec l'oreille tendue.