mercredi 17 mars 2010

24.

Je joue du luth et le but n'est pas tant la fin de la pièce que la recherche du beau son. Le but est le chemin, non son terme. Je joue du luth lentement, polissant chaque note.
Et ces temps-ci ce qui me travaille est la double contrainte de ma main droite - le pouce pour les basses, majeur, index, annulaire pour le chant. Il me faudrait jouer les basses avec décision, le pouce droit comme un morceau de bois, le chant avec émotion, les doigts souples comme un voile ondoyant. Raidir l'un, laisser flotter les autres.
Chacune de ces nécessités contamine l'autre.
J’œuvre à faire de ma main deux mains - ou une main faite de deux matières, l'une poreuse, l'autre non, comme les billes d’agate.

3 commentaires:

Roman Age a dit…

Un bon vieux métronome, en bois, en forme de pyramide et très lourd! Voilà ce qu'il faut.

Voici une vidéo qui illustre, à la guitare, pour moi, le summum de la régularité du métronome allié à l'émotion de la mélodie (et la virtuosité bien sûr, mais là n'est pas le sujet).

http://www.youtube.com/watch?v=HBWWjMDnpq8&feature=related

studio des nuages a dit…

La recherche d'un son beau et encore plus l'idée de l'importance du cheminement plutôt que son terme me sont très proches !

Quant à l'utilité du métronome, je reste perplexe...

Jean Jacques

Julie du Luth a dit…

Hm, je suis sceptique aussi pour le métronome... C'est une question de nature du son, pas de rythme...