mardi 27 janvier 2009

9.

Je joue du luth.
Pendant quinze jours, tous les quinze jours. A peine plus.
A chaque fois que je transporte mon luth, il me faut une semaine, souvent plus, pour ensuite parvenir à le rouvrir. Comme si chaque voyage terminait quelque chose. Je le repose là où il dort, et je n'y reviens plus. Pendant une semaine. Ou plus. Comme si le fait d'avoir fermé sur lui les solides fermoirs de l'étui, ceux que je ne ferme que pour le transporter, en rendait l'accès plus difficile ensuite. J'ai bien essayé de les ouvrir sitôt le retour. C'était il y a plus d'une semaine. Peine perdue.
Comme si le transport était un dérangement dans nos relations. Il me faut retourner vers lui comme après une longe absence, le réaprivoiser, retrouver un rythme. Une fois le pas franchi, je le rejoue régulièrement. Pendant deux, trois semaines. Puis vient le jour de ma leçon de luth, à nouveau je l'emporte avec moi, le ramène, le repose, l'oublie. Et il lui faudra des jours pour remonter à la surface de ma mémoire - à la surface de mon envie.
Comme ce soir, où je vais rouvrir l'étui de mon luth. J'ai hâte.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Est-ce que c'est ce ne serait pas ta lecon de Luth qui te ferait perdre de ton enthousiasme, et ferait que tu l'oublie pendant un moment a ton retour?

Anonyme a dit…

Quand on a, quant on joue, quant on aime un instrument de musique, il ne faut jamais partir sans lui dire bonjour, il ne faut jamais aller se coucher sans lui souhaiter bonne nuit.
Sinon, le lendemain, il boude.

Pr. Dragon a dit…

Roman Age > oui, j'y pense. Je pense à arrêter les leçons, en fait, àaffranchir mon luth. Mais c'est un dilemme, car le prof est vraiment bien.

Guisepe > bah c'est pas le concierge non plus, mon luth.