mardi 31 mars 2009

11.

Je joue du luth.
Et malgré tout ce qu'il m'a apporté et ce qu'il m'apporte encore, je me pose sérieusement la question d'en jouer à présent toute seule, de me passer de ce rendez-vous mensuel avec mon professeur.
Parce que l'idée de travailler en vue du contrôle d'une autorité me refroidit.
Parce que la temporalité de cette échéance mensuelle perturbe mon rythme.
Parce que j'ai envie de m'approprier la relation à l'instrument.
Une tentation contre laquelle je lutte, sans mauvais jeu de mots, car je sais combien une autre oreille améliore mon écoute.
Ainsi...
"La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l’air dont elle sent la résistance, pourrait s’imaginer qu’elle réussirait bien mieux encore dans le vide."

dimanche 15 mars 2009

10.

Je joue du luth.
Mais je suis bien trop tendue pour cela. Les cordes, elles, sont tendues ; moi je ne devrais pas l'être. Le luth est un apprentissage du laisser-aller. Crispé sur l'instrument, l'on obtient peu de musique et beaucoup de douleurs. Les épaules, les poignets se contractent et souffrent. Il faudrait flotter avec lui, et je m'y accroche comme à un dernier radeau.
Jouer du luth aide à vous détendre. Mais si comme moi vous êtes tendu à vous rompre, alors vous n'en obtiendrez pas la détente suffisante à bien jouer.
Il faudrait, par ailleurs, relâcher beaucoup de tensions.
Alors j'ai l'impression qu'au lieu des cordes, ce sont mes propres tendons, ligaments et nerfs que du bout des doigts j'agace et fais vibrer.